Drôle d'idée d'aller en Ukraine pour les vacances, c'est sans doute que les gens se sont dit lorsqu’ on leur a donner notre destination. Il y a un intérêt évident de visiter et de découvrir à 2h50 de Paris deux spots qui ont chacun leurs histoires. Quatre jours à Kiev , Une journée à Tchernobyl.
Nous arrivons à KIEV qui n'est pas une très grande ville et nous allons découvrir dans ces quelques jours, l'histoire de ce pays et de cette ville ainsi que la découverte de l'endroit où a lieu cette catastrophe nucléaire en avril 86 à TCHERNOBYL et dans ses environs.
Il ne s'agit pas pour moi ici de faire un Wikipédia sur l'Ukraine mais d'agrémenter les photos et vidéos prises là-bas d'éléments d'histoire et d'explications.
l'Ukraine est le deuxième pays d’Europe par sa superficie (en effet , sa limite à l'est, fixée par Pierre le Grand aux monts Oural, au fleuve Oural et au Caucase est la limite traditionnellement retenue, mais reste, faute de séparation claire et précise, l'objet de controverses).
L'origine historique remonte à la “Rus’ de Kiev” qui est une principauté slave orientale qui a existé du 9eme au du 13e siècle et qui en fait une entité politique commune à l'histoire de la Biélorussie de la Russie et de l'Ukraine alors dirigés par des Vikings.
A la fin du 9e siècle la capitale s'installe à Kiev d'abord dirigé par une dynastie d'origine scandinave rapidement slaviser avec le règne de Vladimir le Grand puis de son fils convertis à l'orthodoxie.
Sous le règne de Iaroslav le Sage (1016 – 1054), le prestige de l'État kiévien atteint son apogée : il s'étend alors de la mer Baltique à la mer Noire et du confluent de l'Oka avec la Volga jusqu'aux Carpates septentrionales. carte à droite
Iaroslav est un grand bâtisseur — c'est lui qui fait construire la célèbre cathédrale Sainte-Sophie à Kiev — et un grand législateur. Le droit, l'éducation, l'architecture et l'art kiévien connaissent un renouveau impressionnant sous son règne. En 1051, il marie sa fille Anne de Kiev au roi Henri Ier de France.
Pour faire court le déclin de Kiev a démarré au 12e siècle avec des conflits liés au système de succession. il y a eu de plus en plus de Principautés 64 en l'occurrence plus ou moins éphémères dont par exemple “la Principauté de Moscou” qui naquit en 1276 à la suite de la succession d'Alexandre Nevski .
Le territoire en partie cosaque indépendant existe entre le 17 et 18e siècle avant d'intégrer l'Empire russe pendant la guerre civile russe.
La République populaire d'Ukraine finit par devenir la République socialiste d'Ukraine de l'Union soviétique dans les années 1920 puis va acquérir son indépendance en 1991 à la chute de l'URSS.
Un peu plus grand que la France
40 Millions d’habitants
Capitale KIEV
La Vidéo : Il n’y a pas de restriction à utiliser le drone en Ukraine y compris en ville, mais ma prudence en a limité son utilisation. A Tchernobyl, on est limité pour certains plans et nos vidéos sont contrôlées à la sortie du site, donc cette petite vidéo est plus un petit témoignage qu’une vidéo artistique comme pour le Baïkal ou Madagascar.
KIEV
Dans cette ville de près de quatre millions d’âmes, posée sur les bords du Dniepr, on passe sans cesse d’un monde à l’autre. La richesse des églises orthodoxes, les saints momifiés, la Révolution orange, les souvenirs de l’époque soviétique, l’Euromaïdan et le XXIe siècle qui s’ouvre.
La Place Maïdan, vue de notre chambre de l’Hôtel Ukraine
Jusqu’au début du XXe siècle, Kiev connut une certaine stabilité qui ne dura pas et la capitale ukrainienne entra alors dans une longue période de troubles faisant de nombreuses victimes et ravageant la ville.
La révolution d’Octobre de 2017 à 2020 oppose nationalistes et communistes pour une tentative d’indépendance. Après une alternance d’échecs et de succès, elle échouera pour laisser place à un régime soviétique qui sera le plus meurtrier pour les ukrainiens.
Durant les années 30 : la Grande Famine, génocide Ukrainien :Le 7 août 1932, l'URSS promulgue une loi qui punit de dix ans de déportation, voire de la peine de mort, « tout vol ou dilapidation de la propriété socialiste », y compris le simple vol de quelques épis dans un champ. Cette loi, dite « loi des épis », survient alors que les campagnes soviétiques connaissent un début de famine du fait des réquisitions forcées par le pouvoir. Elle va considérablement aggraver la situation des paysans et l'on estime qu'en Ukraine, trois à six millions d'entre eux vont mourir de faim dans les mois suivants. Cette « Grande famine », intentionnellement entretenue et amplifiée par Staline, maître tout-puissant de l'Union Soviétique, est assimilée à un génocide par la plupart des historiens ainsi que par les Ukrainiens. Elle est connue sous le nom d'« Holodomor »(« extermination par la faim » en ukrainien). La suite n'est pas plus brillante avec d'innombrables déportations et assassinats, surtout d'intellectuels ukrainiens.
En 1934, la capitale de la RSS d'Ukraine a été déplacée de Kharkiv à Kiev. Le but était de façonner une nouvelle utopie prolétarienne, basée sur les plans de Staline. L'architecture de la ville a alors été refaite selon un style très austère et inhospitalier, mais la politique sociale soviétique a eu aussi un impact beaucoup plus grand sur la population, qui impliquait des purges à grande échelle, traquant les dissidents et les organisations non communistes
Durant cette période, le processus de destruction des églises et des monuments, a atteint le tournant le plus dramatique. Des églises et des structures vieilles de plusieurs centaines d'années, telles que Cathédrale Saint-Michel au dôme doré , la cathédrale a été complètement reconstruite à l’identique et le Fontaine de Samson, ont été démolis. D'autres, telles que Cathédrale Sainte-Sophie, ont été confisqués avec l’objectif de la détruire. Heureusement, le gouvernement français est intervenu et les Russes sont revenus sur leur décision. Aujourd'hui, il semble impossible d'imaginer que ce magnifique bâtiment a échappé de peu à la destruction.
Durant la Deuxième Guerre mondiale : l’Allemagne nazie occupe Kiev au prix d’une longue bataille, avérée désastreuse pour la partie soviétique, mais bénéfique car elle a considérablement retardé l’avancée des troupes allemandes. Avant son évacuation, l'Armée rouge a posé plus de dix mille mines dans tout Kiev, contrôlées par des détonateurs sans fil. Le 24 septembre, lorsque les envahisseurs allemands se sont installés dans la ville, les mines ont explosé, provoquant l'effondrement de nombreux bâtiments majeurs et incendiant la ville pendant cinq jours. Plus d'un millier d'Allemands ont été tués.
Mais les allemands, qui au début, pour le peuple nationaliste ukrainien était considéré comme le peuple sauveur de l’emprise russe, ont vite perdu la confiance des ukrainiens car ils ont exécuté plusieurs milliers de juifs. Pendant deux jours en septembre 1941, les Juifs de Kiev et de sa banlieue ont été massacrés à Babi-Yar.
Le massacre de Babi Yar est le plus grand massacre de la Shoah ukrainienne par balles mené par les Einsatzgruppen en URSS : 33 771 Juifs furent assassinés par les nazis et leurs collaborateurs locaux, principalement le 201e bataillon Schutzmannschaft, les 29 et 30 septembre 1941 aux abords du ravin de Babi Yar à Kiev. D'autres massacres eurent lieu au ravin de Babi Yar dans les mois suivants, faisant entre 100 000 et 150 000 morts (Juifs, prisonniers de guerre soviétiques, communistes, Tziganes, Ukrainiens et otages civils) jusqu'à la mise en place en 1942 du camp de concentration de Syrets. Babi Yar « ravin des bonnes femmes » est un lieu-dit de l’ouest de la ville de Kiev.
Kiev aura le triste privilège d’être l’une des capitales les plus ravagées et elle se verra d’ailleurs décerner le titre de « ville héros de l’Union soviétique ».
Le Ravin de Babi Yar
De 1950 à 1990 : période de développement socio-économique avec installation d’entreprises industrielles de pointe recrutant un personnel hautement qualifié, développement d’infrastructures urbaines comme le métro, l’aéroport de Boryspil. Mais l'oppression systématique d'intellectuels pro-ukrainiens, qualifiés de "nationalistes" et menaçant le mode de vie soviétique persiste et de nombreuses arrestations sont menées. Au sens culturel, les universités et les établissements de recherche ont été progressivement et secrètement découragés d'utiliser l’ukrainien. Parler russe, ainsi que le choix d'envoyer des enfants dans les écoles russes était opportun pour l'avancement de l'éducation et de la carrière. Ainsi la ville a subi un autre cycle de russification progressive.
L’accident de Tchernobyl de 1986 a énormément affecté la vie de la ville, tant sur le plan environnemental que sociopolitique. Certaines zones de la ville ont été polluées par des poussières radioactives. Cependant, les habitants n'ont été ni informés de la menace réelle de l'accident, ni reconnus comme ses victimes. De plus, le 1er mai 1986 (quelques jours après l'accident), les dirigeants ont ordonné aux habitants (dont des centaines d'enfants) de participer à un défilé civil de masse dans le centre de la ville « pour éviter la panique ». De nombreuses personnes ont alors été contaminées par les émissions radioactives.
Révolution Orange à la suite de la victoire truquée de Viktor Ianoukovitch à l'élection présidentielle le 21 novembre 2005, une "révolution orange" a lieu pendant un mois en Ukraine derrière Viktor Louchtchenko.
Alors que le candidat pro-européen Viktor Louchtchenko était en tête dans les sondages à la sortie des urnes, la commission électorale proclame la victoire du Premier ministre Viktor Ianoukovitch, qui est soutenu par le président russe Vladimir Poutine. Viktor Louchtchenko, qui a eu le visage défiguré en septembre 2004 à la suite d'une tentative d'empoisonnement à la dioxine, très certainement perpétrée par les services spéciaux ukrainiens, appelle dès le 21 novembre 2004 au lancement d'un mouvement de résistance civile. Ce dernier prend rapidement le nom de "révolution orange", du nom de la couleur du parti de Viktor Louchtchenko.
Le 23 novembre, quelque cinq cent mille personnes se rassemblent sur la place de l'Indépendance à Kiev en soutien à Louchtchenko. Des manifestations massives ne vont ainsi pas cesser d'avoir lieu jusqu'au 26 décembre 2004 pour obtenir l'annulation du résultat des élections et l'organisation d'un nouveau scrutin. La "révolution orange", démocratique et pacifique, est soutenue par l'Union européenne et les États-Unis, qui dénoncent les irrégularités électorales, tandis que Vladimir Poutine continue de défendre Viktor Ianoukovitch. De son côté, l'Union européenne envoie une délégation de médiation à Kiev. Le 3 décembre 2004, la Cour suprême ukrainienne annule le résultat de l'élection présidentielle du 21 novembre et ordonne la tenue d'un nouveau second tour. Ce scrutin se déroule le 26 décembre 2004, en présence d'environ douze mille observateurs internationaux. Viktor Louchtchenko est proclamé vainqueur avec 51,90% des voix et est investi président le 23 janvier 2005. Mais l’emprise de la Russie persistera et rapidement Ianoukovitch reviendra au pouvoir en tant que premier ministre.
EuroMaïdan ou ou révolution de la dignité : Il aura fallu 93 jours pour qu'une manifestation pacifique des étudiants en Ukraine se transforme en une véritable révolution pour la défense des droits civiques.
Maïdan est le nom donné en Ukraine au mouvement protestataire qui débute le 21 Novembre 2013 sur la place centrale de Kiev, appelée place de l’indépendance, pour protester contre la décision du président Viktor Ianoukovitch de suspendre la signature de l’accord d’association avec l’Union Européenne. Le mouvement regroupe des journalistes, des intellectuels, des hommes politiques, des citoyens ordinaires… Le président, en réponse à cette manifestation, fait intervenir les forces de police pour évacuer la place. Les manifestants sont encerclés, tabassés et on recense de nombreux blessés.
La violence transforme le mouvement en une révolte massive de citoyens ordinaires qui s’installent dans une occupation prolongée de la place de l’Indépendance, le nombre de manifestants atteint plusieurs centaine de milliers de personnes, qui condamnent le système politique et réclament la démission du président, des élections anticipées ainsi que des poursuites pénales contre les responsables de l’assaut policier. Mais la répression est la principale réponse des autorités et la révolte prend un caractère insurrectionnel avec une montée de la violence face aux manifestants pacifiques et non armés. Après trois mois de protestation, de nombreuses victimes sont à déplorer chez les manifestants (plus de cents morts et de nombreux blessés) et le président quittera le gouvernement pour prendre la fuite en Russie. L’engagement de ces citoyens ordinaires, la solidarité entre eux (déneigement, préparation et distribution de repas, construction de barricades, préparation de cocktails molotov, assistance médicale…) leur courage dans les actions d’affrontement face aux forces armées de la police, sont la preuve d’un élan civique et humain et auront permis cette victoire.
Sur le coté, des photos prises de plaques commémoratives de manifestants morts pour la plupart en février 2014 , elles se situent le long de l’avenue partant de la place Maïdan. Encore maintenant, il reste des fragments de barricades.
Netflix a produit un documentaire aussi intéressant qu’interpellant lorsque vous êtes venus sur les lieux .Cet évènement est très récent et n’a pas été tellement commenté dans les actualités. Lien du documentaire
Le 11 mars 2014, la Guerre du Donbass : la Crimée proclame son indépendance, puis à la suite d'un référendum est rattachée à la fédération de Russie le 18 mars. Ce référendum et le rattachement qui a suivi ont été condamnés par l'Ukraine et une large part de la communauté internationale. Ainsi, le 27 mars 2014, l'Assemblée générale de l'ONU a voté la résolution 68/262 sur « l'intégrité territoriale de l'Ukraine », la majorité des pays condamnant le rattachement de la Crimée à la Russie : 100 pays dont les États-Unis et l'UE. Une guerre civile, dite guerre du Donbass, éclate ensuite dans l'est de l'Ukraine majoritairement russophone, qui entraîne plus de dix mille morts.
En marchant , on est passé devant un square qui se crée en mémoire de Wassyl SLIPAK ; Il est né le 20 décembre 1974 à Lviv, il est un chanteur ukrainien d'opéra. Il a effectué la plus grande partie de sa carrière en France. Il se produit deux ans en France avant d'être invité par l'Opéra Bastille à Paris, où il devient soliste lyrique attitré baryton-basse. Wassyl Slipak est tué sur le front ukrainien du Donbass le 29 juin 2016 par un sniper rebelle.
1ère journée, visite guidée avec Julia, sympathique guide francophone , 12 km , 23 000 pas , mon talon gauche s’en souvient encore !.
La ballade a commencé au nord de la place Maïdan où se situent les magnifiques “Cathédrales” .
Le monastère Saint-Michel-au-Dôme-d'Or
Le monastère Saint-Michel-au-Dôme-d'Or, le bâtiment se trouve dans la « Ville Haute », noyau historique et quartier administratif de Kiev, et domine la partie commerçante de la ville, le quartier du Podol. C'est un modèle d'architecture de style baroque ukrainien. Le monastère est dans la juridiction de l'Église orthodoxe d'Ukraine. Il est dédié à saint Michel, patron de Kiev.
C'était un des plus anciens monastères de Kiev. Il date du début du XIIe siècle, et a été édifié entre 1108 et 1113. Il a été détruit dans les années 1930, pendant la période soviétique et reconstruit dans les années 1990 en style baroque ukrainien.
La cathédrale Sainte-Sophie
La cathédrale Sainte-Sophie est un monument de la Rus' de Kiev. Il s'agit aujourd'hui de l'un des monuments les plus connus d'Ukraine, ainsi que du premier site inscrit sur la liste du patrimoine mondial par l'UNESCO dans ce pays.
La Cathédrale Sainte-Sophie, a été confisquée avec l’objectif de la détruire. Heureusement, le gouvernement français est intervenu et les Russes sont revenus sur leur décision, grâce aux relations ancestrales de Kiev et de la France ….
Anne de Kiev est une princesse kievienne, fille de Iaroslav le Sage, grand-prince de Kiev et de sa seconde épouse, Ingigerd de Suède. Épouse de Henri Ier, elle fut reine des Francs de 1051 à 1060 et mère du roi Philippe Ier.
Elle introduit le prénom « Philippe » à la cour de France en le donnant au fils aîné de son premier mariage. Il régnera sous le nom de Philippe Ier.
Anne de Kiev
La Porte dorée de Kiev ( ci dessous) est une porte dans la forteresse historique de la vieille ville. Construite sous le règne de Iaroslav le Sage, elle est mentionnée dès 1037. En 1240, la porte est endommagée lors du siège et de la prise de la ville par le khan mongol Batu, elle se dégrade lentement jusqu'à de premières mesures conservatoires en 1832. En 1982, à l'occasion du 1500e anniversaire de Kiev, la porte dorée fut entièrement reconstruite (en l'absence de plans ou dessins originaux). Cette porte a notamment inspiré le compositeur Modeste Moussorgski pour leurs œuvres toutes deux nommées La Grande Porte de Kiev. La statue est celle de Iaroslav le Sage portant la Cathédrale Ste Sophie.
Église Saint-André de Kiev
Cathédrale Saint-Vladimir de Kiev
Les déambulations dans les rues amènent à voir des architectures de différentes époques : baroque, type stalinien, … des monuments ou de simples habitations
Au hasard de la balade, on pénétrait dans les cours intérieures où l’on découvrait des maisons aux façades délabrées.
Un immeuble et son escalier






La vieille ville est construite sur des collines surplombant le fleuve Dniepr (Dnipro en ukrainien). La ville actuelle s'étend sur les deux rives du fleuve. Certains quartiers se rénovent dans la partie basse de la vielle ville, le Podil.
Notre hôtel , l’hôtel Ukraine. L'hôtel a été construit en 1961 sous le nom d'hôtel "Moscou" dans un emplacement qui était à l'origine occupé par le premier gratte-ciel de Kiev, la maison Ginzburg. La construction de l'hôtel a terminé l'ensemble architectural de la rue principale de Kiev - le Khreshchatyk - qui a formé la reconstruction d'après-guerre du centre de Kiev.
L’Hôtel Salute (comparé à une grenade)
L’Hôtel National
Quelques bâtiments “remarquables” : L’opéra, le palais présidentiel, la maison des chimères et l’université
la “plage” de Kiev La piste cyclable de Kiev
Le Métro
Ce métro de trois lignes s'étend sur 67,5 km et comprend 52 stations. Le métro de Kiev est réputé notamment pour sa profondeur — plus de 100 m, un des plus profonds jamais construits —, sa grande efficacité ainsi que pour la magnificence de ses stations — la plupart des stations de métro de l'ex-URSS sont de véritables « palais souterrains ».
Découvrir un pays c‘est aussi découvrir sa nourriture : spécialités Ukrainiennes , Georgiennes, Tatares de Crimée.. miam miam
“Restaurant”
TCHERNOBYL
Visiter Tchernobyl peut paraître assez étrange mais on trouvait qu'il était logique en allant dans ce pays de pouvoir visiter les lieux de de cette catastrophe mondiale. J'avais vu quelques photos sur le net mais je ne réalisais pas ce qu'on allait voir.
Alors rendez-vous est pris pour une visite privative ( il y a obligation de visiter avec un guide ) que l'on va faire avec Ghislaine et notre fils Antoine et qui va durer toute la journée en compagnie d'une charmante guide ukrainienne francophone Irina qui connaît bien les lieux pour avoir été interprète au moment de la construction du dernier sarcophage recouvrant le réacteur.
On se situe à 130 km au nord de Kiev et à quelques kilomètres de la frontière Biélorusse.
L'entrée dans la Zone d’Exclusion qui est en réalité une zone de 30 km de diamètre autour du réacteur se fait par le passage de 2 checkpoint avec vérification des identités et avec le drone en plus vérification numéro et cetera et cetera. Ces vérifications sont là pour limiter les risques d'intrusion de personnes malveillantes ou mal intentionné puisque il existe encore les éléments des éléments radioactifs qui sont en cours de traitement et de stockage et donc de la possibilité de vol ou de repérage.
Lors de cette “excursion” on emportera un dosimètre pour enregistrer la radioactivité que l'on aura reçu pendant toute la journée et qui sera mesurée en fin de journée (résultat à la fin de l'article). On va se déplacer sur plusieurs lieux stratégiques : évidemment la zone des réacteurs, le radar de Douga qui est visuellement impressionnant et qui a eu un rôle dans la guerre froide et évidemment la ville de Pripyat qui sera touchée entre en premier lors de l'explosion du réacteur.
Nous sommes le 26 avril 1986 à 1h23 du matin, la centrale Lénine explose suite à une série d’expériences pour tester un système d’auto-alimentation qui permettrait de réaliser des économies d’énergie. Le test a accumulé les prises de risques comme la désactivation de l’alarme du système de refroidissement et une baisse de la puissance du réacteur qui n’a plus été maîtrisé. Après toute une série de défaillances, la puissance du réacteur n°4 centuple ce qui fit exploser et projeter la dalle de béton de 1 200 tonnes qui recouvrait le réacteur. Ensuite, les débris de la dalle retombèrent directement dans le cœur du réacteur en le fracturant. Suite à cela, un violent incendie se déclara. Sans prendre conscience de la hauteur du danger, sans équipement spécifique contre les radiations, des pompiers furent envoyés sur place pour essayer d’éteindre les différents incendies de la centrale.
La dalle fracturée mettant à nue le réacteur N°4
Tchernobyl était une petite ville de province d'environ 100000 habitants qui connut son essor économique grâce à la centrale nucléaire qui fut installée entre 1977 (réacteur N°1) et 1983 (réacteur N°4), les réacteurs N°5 et 6 étant en construction à l'époque de l'accident. La centrale utilisait quatre réacteurs de type RBMK-1000 dont la première fonction était de produire du combustible pour les armes nucléaires soviétiques (bombes et missiles).
Ils furent adaptés à l'usage civil dans les années 1970. En théorie cette classe de réacteur est aujourd'hui dépassée, mais ils furent installés dans l'ex-Union soviétique et tous ses États membres dans les années 1970 et 1980, y compris les pays Baltes et dans la célèbre ville de garnison de Kursk.
Le réacteur RBMK et le complexe de Tchernobyl souffraient de deux erreurs de conception qui eurent les conséquences tragiques que l'on sait.
Il y a tout d'abord l'enceinte de confinement. Mis à part le bouclier supérieur (UBS) de 1400 tonnes qui recouvre le réacteur et le bouclier inférieur (LBS) installé sous la cuve, le réacteur n'est protégé que par une simple enceinte constituée par le grand hall des turbines (le bâtiment que l'on voit de l'extérieur) alors qu'en Occident la quasi totalité des centrales sont protégées par une double coque de protection (ciment et acier) dont les parois sont séparées de quelques mètres qui s'avère très utile pour confiner les éventuelles émissions radioactives dans l'enceinte ou amortir un impact extérieur tout comme l'effet de la chaleur du Soleil durant la saison estivale.
Le réacteur RBMK souffre d'un défaut de conception beaucoup plus dangereux. La caractéristique la plus importante du réacteur RBMK est de posséder un coefficient de vide positif. Cela signifie que si la réaction s'emballe et donc que la puissance augmente ou si la quantité d'eau diminue, les faisceaux de combustible vont produire plus de vapeur. De ce fait, les neutrons qui auraient été absorbés par l'eau devenue plus dense augmentent le processus de fission. En théorie, les 200 barres de contrôle doivent stopper la réaction de fission mais le temps d'insertion s'est avéré trop long. De plus, elles furent mal concues et quand on les inséra dans le réacteur, cela provoqua une augmentation de la réaction et donc de la puissance au lieu de la diminuer.
Après l'accident de Tchernobyl, ce problème de conception des barres de contrôle fut corrigé sur les réacteurs RBMK avec notamment l'ajout de 24 barres absorbantes en cas d'arrêt d'urgence. Les différents facteurs de risques (physique du coeur, systèmes de sûreté, sauvegarde, pilotage du réacteur, facteur humain, etc) furent également revus et mieux sécurisés.
Compte-rendu de l'accident
Aux premières heures du 25 avril 1986, sur ordre du responsable d'exploitation, le responsable de la salle de commande, le contremaître Anatoly Dyatlov prit la décision de procéder à un test du réacteur N°4.
Première erreur car on ne réalise jamais ce genre de test en production. Ce test aurait dû être effectué avant la mise en service du réacteur N°4 trois ans plus tôt. Il visait à couper l'alimentation de la turbine afin de vérifier si elle allait continuer sur sa lancée et aurait la puissance suffisante pour démarrer les pompes à eau qui servaient à envoyer de l'eau vers le coeur du réacteur pour le refroidir. En théorie, 40 secondes après l'arrêt de la turbine, des turboalternateurs de réserves devaient prendre la relève. Le 25 avril à 14h locale, en prévision du test le système d'alarme du système de refroidissement du réacteur fut débranché, en violation avec les principes élémentaires de sécurité.
Deuxième erreur. A 23h10, la puissance du réacteur fut réduite comme prévu de 1000 à 700 MWt. Le changement d'équipe fut effectué à minuit. Le 26 avril à 0h28 du matin, un opérateur commit une troisième erreur provoquant la chute de la puissance du réacteur N°4 à 30 MWt. On sait aujourd'hui que cela provoqua un empoisonnement</a> du réacteur au xénon.
Le contremaître Anatoly Dyatlov exigea que la puissance soit rétablie. Il était ingénieur en physique nucléaire et connaissait son métier mais il ne savait pas exactement ce qui se passait réellement dans le coeur du réacteur où les scientifiques n'avaient pas installé de détecteur. De plus, le système d'alarme ayant également été désactivé (bloqué), il n'avait plus de retour d'information sur l'état de refroidissement du système. Mais cela tout le monde l'avait déjà oublié, l'opération ayant été effectuée 10 heures plus tôt.
Quatrième erreur. Le contremaître exigea que l'on change les paramètres de l'essai et qu'on retire les barres de contrôle au-delà du seuil de sécurité. En théorie, la consigne standard de sécurité exige de laisser au moins 30 barres de contrôle dans le réacteur. Dyatlov décida de n'en laissa que 6 à 8 dans le réacteur pour assurer le contrôle.
Cinquième erreur. Les techniciens s'y opposèrent mais il leur fit vite comprendre qu'il valait mieux qu'ils obéissent s'ils voulaient conserver leur emploi et l'habitation mise à leur disposition.
Sixième erreur. A présent, s'il y avait un sur-coup de puissance, tous les employés savaient qu'il faudrait 20 secondes pour redescendre les barres de contrôle. Or en 20 secondes, ils savaient très bien que la réaction nucléaire avait 20 fois le temps de s'emballer hors de tout contrôle. Pour être clair, ils savaient tous qu'à présent à la moindre erreur il ne faudrait que quelques secondes pour que le réacteur se transforme en une petite bombe atomique...
Septième erreur. Pour maintenir la puissance, les techniciens ont donc été contraints de retirer les dernières barres de contrôle plongées dans le réacteur.
Huitième erreur. A 1h23m04s locale, Dyatlov ordonna de commencer le test. Le chef d'équipe Alexander Akimov voulut interrompre le test mais Dyatlov exigea que l'on poursuive.
Un opérateur coupa l'électricité pour simuler un blackout, le dernier système de sécurité qui aurait pu sauver le réacteur.
Neuvième erreur. Les pompes à eau n'étant plus alimentées que par le système d'urgence, la puissance de la turbine chuta. Suite à cette réduction du débit d'eau, les pompes ont fourni moins d'eau de refroidissement au réacteur. Aussitôt la température du réacteur se mit à monter. A 1h23m31s, la puissance du réacteur se remit à augmenter, mais également la pression et la température. En réalisant ce qui se passait, les techniciens déclenchèrent l'alarme mais il était déjà trop tard,
A 1h23m35s, le chef d'équipe Akimov déclencha manuellement l'arrêt d'urgence du réacteur. Toutes les barres de contrôle précédemment retirées furent replongées dans le réacteur mais pas assez rapidement. Cette manipulation eut une conséquence dramatique liée à une erreur de conception du modèle RBMK-1000. En effet, les têtes des barres de contrôle étaient recouvertes de graphite ce qui provoqua immédiatement une augmentation de la réaction en chaîne et une montée en puissance du réacteur plutôt que sa diminution.
Dixième erreur. A 1h23m43s, la température du réacteur dépassa les tolérances et augmenta de manière irréversible; le point de non retour était franchi. L'eau de refroidissement subissant une pression titanesque sous la chaleur, les têtes individuelles des faisceaux de combustible situés sur le bouclier biologique supérieur commencèrent à se soulever alors que chaque barre pesait plus de 350 kg, libérant par leurs interstices de la vapeur radioactive dans le hall de la centrale. Rappelons que derrière les murs de cette enceinte, il n'y avait aucune autre protection, c'était directement le monde extérieur.
A 1h23m44s, le fait d'avoir réintroduit toutes les barres de contrôle simultanément dans le réacteur augmenta instantanément sa puissance de 200 à 100000 MW, soit 100 fois la puissance de production normalement développée par le réacteur !
A cet instant, selon les simulations 50 barres de contrôle sur les 211 se disloquèrent. Sous la chaleur, une partie des barres de combustible se rompirent et les blocs de graphite prirent feu. C'est alors que des poussières de combustible chauffées à blanc sont entrées en contact avec l'eau, provoquant une détente explosive de vapeur.
La première réaction fit exploser le fond du réacteur où la température était la plus élevée, proche de 2500°C. L'uranium fondant à 1130°C, il se transforma aussitôt en un magma visqueux radioactif qui détruisit le béton .
A 1h23m45s, une deuxième détonation fut provoquée par l'embrasement de l'hydrogène. Elle souleva le bouclier (UBS) de protection biologique de 1400 tonnes protégeant le réacteur, exposant à l'air son coeur en fusion et incontrôlable. Des dizaines de tonnes de vapeur à haute pression, brûlante et radioactive ainsi que des vapeurs de combustible mêlées d'iode-131 et de césium-137 envahirent ce qui resta du complexe et s'échappèrent dans l'atmosphère.
L’explosion libéra des débris du bâtiment et du réacteur jusque 7 à 9 km d'altitude, affectant probablement la composition de la stratosphère. 30% du combustible du réacteur s'échappa dans les environs immédiats de la centrale.
Entre 1 et 2% soit environ 50 tonnes de gaz radioactif furent éjectés dans l'atmosphère, l'équivalent de 200 fois ce qui retomba sur Hiroshima et Nagasaki.
La suite sera marquée comme vous le savez par un essai de contrôle de l’accident par des “liquidateurs” ( photos ci-dessous ) pour limiter le dégagement des particules radioactive, par une désinformation des autorités politiques, y compris en France où le fameux “nuage” radioactif n’est jamais passé.
Il aura fallu plusieurs jours pour que des instituts de surveillance européens détectent des taux de radioactivité anormalement élevés. C’est le cas en Suède, le 28 avril, où l’on pense que les particules indiquent un accident local. Les analyses démontrent le contraire : la radioactivité vient de plus loin. Dans la presse européenne, l’histoire commence à prendre de l’ampleur, l’URSS reconnaît un incident de type « moyen » à Tchernobyl. Il faudra attendre le 14 mai, 20 jours après la catastrophe, pour que la vérité sur les autorités soviétiques admettent l’ampleur de l’accident.
En arrivant sur le site de Tchernobyl on a commencé par la découverte de ce monstre d’acier et on a été très impressionné par ses dimensions. Une antenne de réception de 300 mètres de large et de 135 mètres de haut : DUGA
DUGA Le pic-vert russe, surnommé aussi « mitraillette à caviar », est un signal radioélectrique célèbre de l'Union soviétique ; il était reçu sur les ondes courtes dans le monde entier de juillet 1976 à décembre 1989. Son bruit ressemblait à un claquement sec et répétitif à une fréquence de 10 Hz ce qui lui a valu le surnom de « pic vert ». Les sauts de fréquence aléatoires perturbaient gravement la réception des stations de radiodiffusion, le service radioamateur et les liaisons radio de service, si bien qu'il a généré des milliers de plaintes émanant du monde entier. Depuis longtemps on pensait qu'il s'agissait d'un radar trans-horizon. Cette hypothèse a été confirmée publiquement au moment de la chute de l'Union soviétique et le système est maintenant connu sous le nom de « Duga3 » ; il faisait partie du dispositif soviétique de veille lointaine des antimissiles balistiques. L'OTAN avait été au courant très tôt de ce système, l'avait photographié, et lui avait donné le nom de Steel Yard (Jardin d'acier).
Les Soviétiques ont travaillé sur des systèmes de radar pour la veille lointaine des anti-missiles balistiques au cours des années 1960, mais la plupart d'entre eux fonctionnaient à vue directe, si bien qu'ils ne servaient qu'à l'étude des trajectoires et à l'interception. Aucun d'entre eux ne permettait d'être alerté dès le lancement pour avoir le temps d'étudier l'attaque et de mettre en place une riposte. Comme à ce moment-là le réseau de satellites soviétiques d'alerte était peu développé, à la fin des années 1960 l'URSS a commencé à travailler sur des systèmes de radars trans-horizon.
Tous les rapports décrivaient le même type d'installation avec le récepteur à seulement quelques kilomètres au sud-ouest de Tchernobyl et l’émetteur à environ 50 km au nord-est de Tchernobyl.
Le couloir d’1 kilomètre où passait les câbles du radar
En allant de Duga à Prypiat , on traverse la Forêt rousse ou Forêt rouge . C’est le nom donné à la végétation forestière dans une zone de dix kilomètres autour de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Cette référence à la couleur rouge provient de la couleur brune des pins après leur mort à la suite de l'absorption de niveaux élevés de rayonnement radioactif. Dans les opérations de nettoyage post-sinistre, la Forêt rouge a été rasée au bulldozer et enterrée dans des « cimetières de déchets ». Le site de la Forêt rouge demeure cependant l'une des zones les plus contaminées dans le monde. Les forêts de pins ont été remplacées par des forêts de bouleaux, qui seraient plus résistants aux radiations.
Durant notre visite , on a donc pas pu voir le fameux réacteur N°4 car recouvert par le 2ème sarcophage ( construit par Vinci et Bouygues) . Celui ci recouvre le 1er sarcophage construit en 1986 mais qui était endommagé.
L'arche (2ème sarcophage) n'est complètement achevée qu'en décembre 2018, et n'est intégralement équipée qu'en janvier 2019.. Il s'agit d'une structure métallique en forme d'arche de 108 m de haut et 162 m de large pour une portée de 257 m. L’arche est conçue pour une durée de service de cent ans. Sa construction doit permettre le démantèlement de la centrale, qui nécessitera plusieurs décennies, mais aucune stratégie n'était encore arrêtée en 2017.
La structure a trois fonctions : le confinement des matières radioactives ;la protection du premier sarcophage dégradé, contre les agressions climatiques, la protection des travailleurs sur site ; ce second sarcophage abrite des ateliers destinés à décontaminer, démanteler et conditionner les matériaux radioactifs en vue d'un futur stockage (train transportant les déchets pour stockage), plus sûr.Le sarcophage a été construit en retrait du réacteur, sur des longrines traitées au téflon, qui ont permis ensuite son déplacement jusqu'à son emplacement final. Le coût total du projet a été estimé initialement à 432 millions d'euros. Les paiements sont assurés par la BERD, grâce aux contributions de 28 pays financeurs. Le coût prévisionnel a de nouveau évolué, . En 2016, il s'élève à 1,426 milliard d'euros.
Ce cache-misère n’est en rien une solution pérenne pour la mise en route du démantèlement de la centrale et il a seulement pour but de confiner les projections d’éléments radioactifs lors d’un chantier qui devrait s’étaler sur plusieurs décennies.
Ci dessous le sarcophage du réacteur N°4 , et le réacteur N°5 qui était en construction mais qui ne présente aucune trace de déchets radioactifs
PRYPIAT est une ville fondée en 1970, en République socialiste soviétique d'Ukraine. Elle se trouve à 3 km de la centrale nucléaire de Tchernobyl et à une dizaine de kilomètres au nord de Tchernobyl. Elle est donc située dans la zone d'exclusion de 30 km mise en place autour de la centrale après la catastrophe nucléaire de 1986.
Tout en conservant le statut de ville, elle est désormais une ville fantôme, inhabitée,
Prypiat fut construit dans les années 1970, à l'origine afin d'héberger les employés de la centrale nucléaire. Sa population s'élevait à 21 711 habitants en 19792. La ville était alors considérée comme une « ville modèle » de l'architecture soviétique, possédant des logements de bonne qualité, une voirie dans un état correct, ainsi que des équipements culturels : jardins publics, installations sportives, cinémas, théâtres et un parc d'attractions qui devait être inauguré quatre jours après l'accident.
Pris avec le drone du radar Duga , on voit au loin Prypiat à gauche et la centrale et son sarcophage à droite .
Prypiat avant la catastrophe , une ville modèle
À la veille de la catastrophe, Prypiat comptait 49 360 habitants. Le lendemain, les habitants de Prypiat ne sont pas mis au courant de l'accident. Aucune mesure de protection n'est prise et la vie suit son cours. Très vite, Moscou apprend la catastrophe, mais la désinformation à l'intérieur du système soviétique est telle que le chef de l'État de l'époque, Mikhaïl Gorbatchev, mettra plus de deux heures avant de savoir ce qu'il se passe réellement. Des unités militaires sont envoyées sur place dans la précipitation mais les passants ne s'en préoccupent pas. Les militaires constatent que par endroits le taux de radiation dépasse 1 R par heure. Une unité est envoyée au pied de la centrale, et les compteurs s'affolent. Rapidement, la population est au courant des dangers des radiations et une période de panique s'installe. Le gouvernement soviétique décide alors de faire évacuer la ville.
Prypiat est évacuée au bout de 30 heures, le 27 avril, le lendemain de l'explosion, dans l'urgence. Un convoi de l'armée soviétique composé de blindés et 1 225 autocars est mobilisé afin d'accélérer le processus. La consigne a été donnée de ne rien emporter, les autorités ayant annoncé un retour sous trois jours. Les cars chargés d’évacuer la population forment un convoi long de vingt kilomètres. Immeubles, piscines, hôpitaux : tout est resté tel quel et même les objets les plus anodins (jouets d'enfants, journaux…) ont été abandonnés dans l'urgence. On trouve aussi beaucoup de véhicules de l'armée et de pompiers qui ont été abandonnés dans les alentours de la ville car leur exposition les avait rendus trop radioactifs pour pouvoir être réutilisés. Prypiat étant devenue hautement radioactive, l'armée a été amenée à détruire un grand nombre d'objets présents au sein des appartements et des bâtiments pour éviter qu'ils soient ensuite récupérés et que des personnes s'aventurent dans cette zone. Mais cette mesure avait également pour but de dissuader les anciens habitants de Prypiat de s'y reloger illégalement.
Depuis la catastrophe et la mise en place de la zone interdite, Prypiat a fait l'objet d'opérations ayant pour but de limiter la propagation des particules radioactives dans l'air en nettoyant les sols des rues avec de l'eau sous haute pression, comme cela se fait aux abords de la centrale.
Contrairement à Tchernobyl, où plusieurs habitants, souvent âgés, sont revenus vivre dans leurs foyers, Prypiat reste une ville complètement déserte. Sur la place centrale, la grande roue et les auto-tamponneuses rouillent sous la végétation. Les arbres ont envahi les bords de route. Depuis quelques années, tout ce qui a de la valeur (postes de télévision, radiateurs notamment) est volé et revendu, malgré les radiations et les points de contrôle. La police a déjà arrêté plusieurs pillards sur le site. Mais aujourd'hui encore, on peut trouver, à même le sol, des livres ou des poupées abandonnées. Les bâtiments, dépouillés de leurs portes et de leurs fenêtres, peuvent être « visités » à volonté. Partout la végétation s'installe, y compris à l'intérieur des bâtiments.
La visite se poursuivra par celle de la ville abandonnée de Prypiat : sa piscine, un appartement , des locaux informatiques et surtout l’invasion de la nature dans les anciennes rues, avenues …
Ce qui est frappant , c’est qu’en fin de compte, on ne voit rien qui révèle la catastrophe nucléaire, oui évidemment le sarcophage , les checkpoints , les villes désertées parce que l’on sait . A la différence d’Hiroshima, son seul bâtiment avec le dôme témoin et son musée incroyable.
Ici seul le compteur Geiger nous révèle des points chauds comme près du supermarché : 20,25 microsievert (mSv)
(L’exposition moyenne annuelle due à la radioactivité naturelle en France correspond à un équivalent de dose d’environ 2,6 millisievert (mSv) par individu.)
En fin de journée , on aura reçu 0,02 mSv soit l’équivalent d’un vol en avion de 4 heures.
Passage au détecteur de radiation à la cantine des ouvriers de Tchernobyl
Cantine
Un appartement
Le parc d’attraction
Le gymnase et la piscine
La piscine Lazurny , refuge des “liquidateurs”. Ce lieu célèbre de Prypiat est aussi dans un état de délabrement avancé. Elle a pourtant été utilisée jusqu'en 1998 douze ans après la catastrophe: les baignades étaient conseillées pour les "liquidateurs", les ouvriers qui travaillaient à proximité de la centrale et qui étaient chargés d’explorer les appartements abandonnés précipitamment par les habitants pour récupérer meubles, bijoux, tissus… Ces objets étaient ensuite enterrés dans des fosses recouvertes de béton.
Le lieu abrite également un terrain de basketball partiellement détruit.
Une salle informatique, l’auto-école, un bar, une école informatique, l’hôtel Polissia, le supermarché
L'hôtel Polissya, situé dans le centre-ville de la ville a été construit pour abriter les délégations et les invités visitant Pripyat et la centrale électrique de Tchernobyl. Après la catastrophe, le bâtiment de l'hôtel a été utilisé par les liquidateurs. Les fonctionnaires pouvaient dormir ici et il y avait un quartier général où les actions des hélicoptères étaient coordonnées. Du toit de l'hôtel, la centrale nucléaire de Tchernobyl était clairement visible. Les hélicoptères qui déversaient du sable, du plomb et de l'acide borique dans le réacteur en feu ont été dirigés par des observateurs situés sur le toit de l'hôtel.
Ensuite, nous irons dans un des plus grands supermarchés de la ville qui était une des fiertés de la ville. La ville était un modèle pour l’Union Soviétique moderne et c’était un lieu privilégié pour les habitants, le niveau de vie y était assez élevé. D’ailleurs, selon la petite histoire, c’était l’un des rares endroits de l’Union Soviétique qui vendait du Chanel Nº 5. S’élevant sur deux étages, le supermarché de Pripyat proposait aussi bien de la nourriture que des luminaires ou des meubles. Aujourd’hui, les enseignes indiquant les différents rayons sont toujours suspendues au plafond. Même les frigos et les caddys sont toujours là. Au fond du magasin, le rayon canapé nous permet de découvrir le style déco de l’époque.
Les engins de chantiers utilisés pour le déblaiement et l’enfouissement de déchets radioactifs.
Vous aurez compris, si vous avez lu jusqu’au bout ( ce qui je l’avoue vous vaut une jolie médaille) que le sujet sur Tchernobyl pourrait constituer un site à lui tout seul, mais bon c’était un aperçu à travers les photos et la vidéo de notre petit périple. J’espère que vous comprenez mieux que c’est vraiment intéressant d’y être aller.
Дякую і до скорої зустрічі
Philippe