On a déjà vu un lac gelé où l’on ne s’aventure pas dessus.On a vu des vidéos de lacs gelés où des promeneurs ou patineurs évoluent dessus, mais rien n’est comparable à la sensation de marcher munis de crampons sur un lac comparable au Lac Baïkal.
Grand comme la Belgique 636 km sur 80 km , 2 000 km de côtes (le 6ème du monde, 260 fais le lac Léman), le plus profond avec 1642 m , nous sommes sur “La mer sacrée” comme le surnomme les Bouriates.20% des réserve d’eau douce du monde.Nous sommes alors à 455 m d’altitude.
Trois cent trente-six rivières et ruisseaux se jettent dans le Baïkal, et une seule en ressort passant par Irkoutsk la plus grande ville au sud ouest du lac .
Cinquante mille personnes vivent près du lac dans des conditions difficiles. Les sols sont pauvres. Poissons et pommes de terre servent de base à la nourriture quotidienne. Un afflux de population a été provoqué par la construction de la voie ferrée Baïkal Amour Magistral.
La pêche se pratique tout au long de l'année, même en hiver après avoir foré un trou dans la glace. Les eaux du lac, fortement oxygénées, sont riches. L'omoul est très prisé pour sa chair savoureuse et l'esturgeon pour son caviar.
Le lac constitue, de par sa forme allongée, une excellente voie navigable dans cette région montagneuse et difficile d'accès, mais prise par les glaces près de la moitié de l'année. En hiver, après l'embâcle (prise en glace) qui a lieu en octobre-novembre, tous les bateaux de pêche, d'exploration scientifique ou de tourisme sont paralysés par le froid dans les ports établis sur le Baïkal. Le trafic reprend avec la débâcle, en mai-juin. En outre, la navigation sur cette mer intérieure est rendue dangereuse par des vents parfois violents qui soufflent en rafales.
Un nouveau voyage avec Photographes du Monde , et avec la Pro Céline Jentzsch, dont je vous invite à aller sur son blog , si beau et si inspiré.
Onze heures d’avion Paris-Moscou puis Moscou-Irkoutsk , et sept heures de décalage plus tard, on débarque par -28° sur le tarmac
Nouveau drone cette année , le Mavic 2 Pro , plus léger, plus facile à sortir.J’étais un peu dans le doute par rapport à la qualité des images du Phantom 4 pro (Burning Man 2018). Au regard du résultat, je ne suis pas déçu et compte tenu du rapport qualité/encombrement, il n’y a pas photo !.
Voila par exemple un panorama de 9 photos assemblées sous LR :
Concernant la vidéo 4K, bonne qualité d’image aussi :
La vidéo ci-dessous est plus autour du groupe, mais encore des vues spectaculaires.
A notre arrivée à Irkoutsk, la température était bien fraiche dans nos habits de climat parisien. Notre habitation tenue par la charmante Galina, a été aussi le lieu de transit “datcha-hotel” de Sylvain Tesson et de Nicolas Vannier. Nous avons alors visité cette ville de 60 000 habitants, habitants peu souriants pour la plupart de ceux rencontrer. Quelques grandes églises orthodoxes, la brume sur l’Angara, seul fleuve qui prend sa source dans le Lac Baïkal avec son embouchure à Listvianka qui ne gèle jamais, les maisons en bois typiques, le marché central avec Caviar , saumon , Omoul (le poisson endémique) et les poissons congelés vendus à l’extérieur…
Dans les rues d’Irkoutsk
Au Marché
Gallina devant sa datcha , Bernard et Ghislaine par un froid sibérien
Au bord de l’Angara, au lever du soleil, la brume…
Puis le lendemain, départ pour les rives du lac à bord de nos minibus, ici la grande majorité sont des UAZ-452, de la marque UAZ.La gloire du fourgon UAZ s’étendait bien au-delà des frontières de l’ex-URSS. Partout dans le monde, il était salué pour sa simplicité et ses capacités de franchissement... et on le critiquait aussi pour son faible niveau de confort. Pourtant, le « boukhanka » (NDT : le surnom en russe du UAZ-452, approximativement traduit par « pain moulé ») s’avère être un excellent camping-car.
UAZ, Mavic pro 2 : 55 ans d’écart. (photo : Céline Jentzsch)
Et sur le chemin, on traverse quelques villages
Et là , nous allons découvrir, la vie de milliers de sibériens qui vivent dans des cabanes ou des maisons un peu plus équipées, avec l’eau du lac car pas d’eau courante, du bois qui alimente des fours-cheminées qui chauffent très bien les cabanes (tant que le feu est alimenté), des toilettes au fond du terrain (sortie par - 30° la nuit pour y aller), et des Banïas (sauna avec réservoir d’eau froide (du lac ) , eau froide que l’on met dans une bassine à laquelle on rajoute l’eau chaude issue du four ) pour se laver. Le Banya ou banïa est un bain de vapeur chaude qui se différencie du sauna scandinave à chaleur sèche. On obtient cette vapeur en aspergeant d’eau chaude un poêle en brique. La température peut s’élever de 65 °C à 120 °C.
De ces cabanes, nous allons “naviguer” sur le lac en roulant sur 80 cm à 1 m 20 de glace.Des accidents mortels arrivent chaque année et il est important d’avoir de bons guides qui connaissent le lac , la glace et le passage des failles. De temps en temps on entend des bruits comme de coups de canon ou des grondements liés au cassure de la glace et aux tremblements de terre en profondeur.Ceux-ci ouvrent des failles qui peuvent être fatales.
Viktor Ianoukovitch junior, 33 ans, "est mort tragiquement" vendredi, a indiqué le Parti des régions, confirmant les rumeurs sur son décès qui circulaient dans les médias depuis dimanche.Grand amateur du sport automobile, le fils de l'ex-président était au volant d'un minibus avec cinq passagers qui roulait sur la glace du lac Baïkal, a indiqué sur sa page le député Anton Guerachtchenko, conseiller du ministre ukrainien de l'Intérieur. Rouler en voiture sur ce lac de Sibérie orientale est une pratique courante en hiver.Les passagers ont réussi à sortir du véhicule, mais Viktor, qui était au volant, n'a pas eu le temps de défaire sa ceinture de sécurité, a-t-il précisé citant ses sources en Russie.
Pour notre périple, nous avons eu Sergueï et Sacha, considérés comme les meilleurs “capitaines de glace “ du lac, ils habitent depuis toujours au bord du lac .
Et nous allons découvrir la glace “dans tout ces états” , transparente comme une vitre , lisse comme un glaçon, granuleuse , recouverte de neige ou cassée en milliers de morceaux tels des pains de glace ( en partie liés aux vagues parfois très hautes, à cause des tempêtes, qui gèlent au début de l’hiver. On s’émerveille de tant de beauté et de variété. Le drone nous donne alors des vues impressionnantes qu’on ne réalise pas forcément au sol.
Et vu du ciel
Il y aussi les grottes aux allures de palais de mille et une nuits décorés de rivières de diamants.
Un scooter, sans doute en panne au milieu du lac a permis aux photographes de s’exprimer. ( Ghislaine , Phil et Ghis, Céline )
Rencontre du 3ème type : La rencontre du chien de Sergeï, d’un renard et du drone donne des images sympathiques
Un intrus affamé
Dans les forêts de Sibérie est un récit autobiographique de Sylvain Tesson publié le 1er septembre 2011 et ayant reçu le prix Médicis essai la même année. Le livre est le carnet d'ermitage de l'auteur, qui a vécu six mois en Sibérie, de février à juillet 2010, dans une cabane sur la côte nord-ouest du lac Baïkal, près de la réserve naturelle de Baïkal-Léna, à 120 km du village le plus proche, sans route, vivant de pêche, de bûcheronnage, de marches, de lecture et de vodka. Voici la cabane qui a été un peu agrandie et dans lequel il y a un “livre d’or” à disposition des visiteurs .
La Cabane de Sylvain tesson
Le drone au sol en voit aussi des choses
Et puis hélas, il y a Khougir et l’invasion chinoise.Ce magnifique petit village aux cheminées fumantes, sur la côte ouest d'Olkhon voit débarquer depuis peu des centaines de chinois dans et aux alentours de ce village et pour lesquels des dizaines d’UAZ roulent sur les 20 km des côtes aux alentours (lieu magique comme le cap Khoboy ou les grottes qui sont tellement fréquentées qu’il n'est plus possible de s'isoler comme on a pu le faire dans notre périple dans le nord du lac. On est à Khougir comme pour le Golden Circle en Islande, c'est-à-dire avec une invasion de chinois qui restent près des zones aéroportuaires. Quelques magasins se multiplient avec panneaux écrits en chinois et surtout la construction d'hôtels impersonnels, plus du tout dans la tradition Russe et tenus par des chinois peu aimables avec une nourriture bas de gamme. La route en terre historique sur cette île va bientôt sans doute être goudronnée permettant aux bus de circuler plus facilement.
Oui nous sommes aussi des touristes comme les Chinois mais leur nombre entraine souvent la dégradation des lieux privilégiés que l'on a pu visiter.
Dans ce village, l’eau est encore livrée dans les maisons par petits camions citernes.
Le port nous offre le spectacle de ces bateaux englués dans la glace.
Beaucoup de chiens trop gentils et prêts à être adoptés pour un peu de nourriture.
Le cap Khoboy et les chinois
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Et puis il n’y a pas de voyage sympathique sans partage avec les autres membres du groupe, Céline, Nelly , Catherine, Sylvie, Frédérique , Bernard, Gérard et Ghislaine et notre charmante guide Oxanna.
Ghislaine. boitier à la main
Votre serviteur , photo de Fred ci-dessus, Céline Jentzsch , ci-dessous
Beaucoup d’autres choses à raconter, allez donc sur le blog de Ghislaine, sur la page Baïkal (très prochainement ..)